Big-easy de Ruta Sepetys

Publié le par Lyrah

Big-easy de Ruta Sepetys

Ruta Sepetys, Big-easy

Années 50 à La Nouvelle-Orléans. Josie Moraine, dix-sept ans, n'a pas tiré le gros lot. Fille d'une prostituée qui n'a rien d'une mère attentionnée, elle grandit dans une maison close du Quartier français, celui de la mafia, des affaires louches et des gens sans avenir. Pourtant, Josie a un rêve : quitter cette ville, surnommée The Big Easy et pourtant si peu easy, pour entrer à Smith, prestigieuse université du Massachusetts.Impliquée dans une histoire de meurtre, dépouillée par sa mère et endettée, tout pousse la jeune fille à suivre, elle aussi, la voie de l'argent facile. Mais Jo vaut mieux que cela... et ceux qui l'aiment le savent bien.

Editeur : Gallimard Jeunesse
Date de sortie : 17 octobre
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Chronique :

Big-easy n’est pas un simple roman adolescent. Il plonge le jeune lecteur dans un monde sombre et représentatif de la vie, de ses joies mais aussi de ses déceptions et des horreurs qui la peuplent.

Par son histoire, l’atypique Nouvelle-Orléans des années 50 se dévoile : la mixité de la population, les fêtes, l’effervescence et surtout, la mafia et le milieu de la prostitution et la pauvreté sont des thèmes difficiles à aborder et qui doivent cependant l’être.

L'oeuvre est basée sur l’histoire d’une jeune fille, Josie, dont la vie n’a jamais été facile mais qui arrive, malgré tout, à sourire et survivre aux nombreuses embûches qui parsèment son chemin. Josie est fille d’une prostituée, pas facile d’autant plus que sa mère est le personnage le plus détestable de tout le roman (bien plus que les pires mafieux…). Dotée d’un caractère fort, cette toute jeune femme possède une intelligence qui lui ouvre d’autres possibilités que de finir comme sa très chère mère. Sa personnalité lui a permis de s’entourer des bonnes personnes qui seront toujours là pour l’encourager, notamment Willie, la maquerelle du Vieux Carré -quartier français de la Nouvelle-Orléans- qui est le protagoniste le plus intéressant (outre le personnage principal).

Les autres personnalités du livre sont attachantes, complexes et de réels coups de cœur pour certaines –comme Cookie, le chauffeur de taxi généreux et pur ; Jesse, le beau gosse qui n’est pas pour autant uniquement caractérisé par son côté tombeur ; la plupart des filles de joie de Willie (ou ses « nièces ») adorables malgré la noirceur de leur activité professionnelle.

Ces relations entre personnages sont plaisantes mais j’attendais plus par rapport à quelques-unes, l’intrigue aurait alors été plus aboutie et de rebondissements auraient pu en découler.

Tout ce beau monde vit au Vieux Carré surnommé « Big-easy », titre de l’œuvre, ironie claire que rien n’est facile là-bas. Les épreuves s’enchaînent et une intrigue liée au meurtre d’un gentilhomme tourmente les esprits et précipite l’action où tout se mêle avec brio grâce à l’écriture de Ruta Sepetys dont le talent n’est plus à démontrer (je vous conseille Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, roman qui a remporté de nombreux prix et des critiques élogieuses).

Un lexique à la fin du roman permet de comprendre certaines notions employées dans le roman qui font un effet réaliste mais posent un problème de compréhension au niveau du langage et peuvent dérouter.

Une histoire intéressante, des personnages variés, forts, intrigants et attendrissants, une héroïne qui est un exemple à suivre, des événements qui font palpiter le lecteur autour d’une enquête policière et de romances secrètes et une fin ouverte ne sont que des bons arguments pour vous faire découvrir Big-easy, nouvelle parution de Gallimard Jeunesse que je remercie encore une fois pour leur confiance et de me faire découvrir des romans toujours aussi plaisants.

Les plus : les personnages et le fait que Josie travaille dans une bibliothèque (donc le milieu littéraire est exploité).

Le moins : les difficultés à comprendre les voix d’un petit nombre de personnages typiques du Vieux Carré.

Note: 4,5/5

Publié dans Chroniques

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